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Avertissement : cet article relate mon premier séjour dans un centre de méditation Vipassana. Comme l’expérience est vécue de façon totalement différente pour chacun(e), il est important de ne tirer aucune généralisation sur la seule base de ce récit.

 

Est-ce que j’ai eu faim? Oui. Est-ce que j’ai eu mal au corps? Oui. Est-ce qu’en dix jours j’ai songé plus d’une fois à prendre mes jambes (engourdies) à mon cou pour m’enfuir dans la forêt néo-zélandaise? Certainement. Mais voici ce qui m’a empêché de le faire.

 

 

Les gens de mon entourage ayant effectué un premier séjour dans un centre de méditation Vipassana m’avaient prévenue; l’expérience ne serait pas facile. Il me faudrait rester un minimum de dix jours pour compléter le cours, respecter le noble silence (excluant même les contacts visuels), suivre un horaire strict (dont le fameux lever au chant du gong à 4 heures du matin), rester de longues périodes en posture assise (idéalement en immobilité complète), et accepter de me satisfaire de soupers assez légers (fruits et thé noir). Une autre consigne, assez anodine pour certains mais plutôt déstabilisante pour moi : pas de lecture, ni d’écriture! À notre arrivée au centre, les participants sont d’ailleurs priés de remettre aux bénévoles leurs objets de valeur, leur nourriture, ainsi que livres, cahiers et crayons (snif!).

 

Alors POURQUOI? Pourquoi me lancer dans cette aventure? Pourquoi prendre dix « précieux » jours de ma vie, moi qui cours sans cesse après le temps, pour aller vivre cette vie de moine à 12 heures de trajet en autobus de Wellington, la nouvelle ville où je viens d’emménager et où j’essaie de me faire une vie? Pourquoi ne pas rester auprès de mon amoureux et passer la journée sur la plage, avec un bon livre sur l’art de méditer au quotidien? Cela aurait été tout aussi zen, non?

 

D’abord, je ne vous cacherai pas que j’avais envie de voir si je pouvais relever un tel défi. « Vais-je m’enfuir? Vais-je rester? » Je trouvais excitant de repousser mes limites! Heureusement pour moi, j’avais d’autres sources de motivation moins superficielles, sinon je me serais enfuie dès la première journée! Depuis longtemps, je cherchais à approfondir ma pratique de la méditation, à acquérir une méthode pour la pratiquer. J’avais aussi le désir de vivre une expérience unique de déconnexion du monde extérieur et de reconnexion au monde intérieur, en vue de pouvoir partager ces notions par la suite.

 

J’ai vécu pendant cette retraite des doutes et des remises en question comme j’en ai rarement eu dans ma vie. À certains moments, je me suis même sentie déprimée comme jamais auparavant. Toutefois, ces périodes étaient temporaires, et les heures de méditation suivantes pouvaient m’apporter, sans que je ne m’y attende, des apprentissages si riches qu’ils consolidaient ma volonté de me rendre jusqu’au bout. J’avais passé le stade de simplement relever un défi. Je souhaitais ardemment m’instruire sur l’art de l’équanimité, celle qui accroit la tolérance et qui donne accès à un bonheur plus constant. J’aurais pu passer dix jours à lire mes bouquins de méditation sur la plage et saisir les concepts d’un point de vue intellectuel. Toutefois je ne crois pas que j’aurais obtenu le changement profond escompté, ce changement que seuls les apprentissages qui sont faits de façon expérientielle peuvent entrainer.

 

Au matin de la dixième journée, lorsque nous avons finalement recouvré la parole, j’ai été surprise d’apprendre que j’avais côtoyé durant mon séjour des gens de tous les métiers, et de plusieurs endroits à travers le monde. Comme les centres Vipassana sont présents partout sur le globe et fonctionnent par donation, ils constituent une bonne façon d’atterrir dans un nouveau pays avant de partir à sa découverte, de s’ancrer avant de se déraciner. Il faut toutefois s’assurer de réserver bien à l’avance, car les places s’envolent rapidement. La quête est universelle, et le Dhamma (la méthode de méditation qui y est enseignée) semble être le chemin que plusieurs choisissent d’emprunter, même en étant conscient(e)s des défis qu’il comporte.

 

En résumé, est-ce que j’ai trouvé en Vipassana la voie que je compte suivre pour la pratique de la méditation? Oui. Est-ce que j’ai obtenu des réponses à certaines questions existentielles, ou du moins des pistes à explorer en ce qui a trait à ces interrogations? Certainement. Est-ce que je deviendrai moine bouddhiste? Probablement pas, mais bien qu’il me reste encore beaucoup de travail à faire, je me sens désormais mieux outillée pour faire face aux hauts et aux bas de la vie.


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Josiane O’Rourke

Professeure de yoga et propriétaire de O’Yoga
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